jeudi 16 avril 2009

Cela valait le coup !

« Un bon coup ! »

Coup droit, celui merveilleux du Kid de Las Vegas, bel introducteur des fameuses diagonales « Agassi ».
Coup de pied, celui fabuleux d’un Maradona, entre drogue à la ville et dieu des stades, époustouflant ballon d’or
Coup de main, lorsque l’on se souvient des amis, lorsque l’entraide s’établi naturellement sans autre souci
Coup de tonnerre, catastrophe par définition mal venue, dont on se serait volontiers débarrassé, coup du sort

Coup de bol, tout à contraire, coup de chance inattendu mais si bien venu, un peu de bonheur pour nos petits cœurs
Coup de poing, lorsque les griefs sont si vifs qu’ils nous emmènent sur les chemins escarpés de la violence physique
Coup de nerf, émotion à fleur de peau, larmes au bout des yeux, envie de se cacher du monde, de seul chercher, l’erreur
Coup de sang, furieuse colère, abrupte le long des méninges, qui donne envie de virer au psychédélique, au dithyrambique

Coup de bambou, sale coup de mou, envie de rien, envie de flâner et encore, envie d’oublier, blues du businessman, spleen en vitrine
Coup d’œil, celui qui fuse et qui sauve, celui qui toujours est débrouillard, si utile et si précieux à nos petites vies
Coup de rein, celui qui fait la différence entre un amant inoubliable et un amant passable, fièvre aux cimes somptueuses et divine
Coup de foudre, celui qui change notre approche de l’autre, là où il nous devient si vital, si fatal, propension à commettre toutes les folies

Coup de grisou, dans mon ressenti poétique, celui qui capte mon côté sombre, celui qui frôle les sentiers interdits, les parois illicites
Coup de soleil, celui que je crains autant que je le souhaite, celui qui dore ma peau dans les tranchées d’un lit aux allées empourprées
Coup d’amour, celui d’une femme pour un homme, celui d’une artiste en herbe pour un artiste au devenir majeur, une jouissance sans nom, enfin comblée
Coup de « je t’aime », dont il ne faut abuser par crainte de bien trop vite, lasser, dont la rareté fait toute la l’intériorité et la préciosité, en faire un mythe


Et puis, il y a le petit nouveau, le plus fou, le plus dingue, le plus improbable, le plus loufoque, le plus baroque, le plus torride, le « coup de guitare », celui qui bouleverse mes accords, dont les corps à corps tanguent et me chavirent, celui qui capture mon essence, bouleverse mes espérances, apte à me faire entrer en transe, propice à longer tous les précipices, enfer et damnation garantie aux confins de nos substances, brûlée et brûlante, lovée et suppliante, nichée et en redemande, perpétuelle amante d’un diable d’homme qui se moque bien de nos souffrances pour peu que sa grand messe nous fasse effet pour les mille ans à venir, ogre et ogresse, prête et prêtresse, à l’orée d’une fusion en pleine confusions des genres, femme et homme, femelle et bête, fan et éphèbe, fleur et esthète…

La voix dorée, telle la voix lactée, est maintenant parsemée d’une musicalité à tomber, extrême autant que bohème, dès que sa chair vibre sur les cordes de sa cher et tendre compagne, dont le corps en forme de poire est invite à goûter à tous les fruits défendus, et au péché, en premier, charnu, « goûtu », quelque peu ventru, délicieusement velu, d’une substance veloutée entre la pêche et l’abricot, à chaque dégustation de plus en plus, affamée, charmée et sublimée.


Le son doré, telle la symphonie pastorale, entre cuivres ardents et instrument à cordes inspirant à nos attentes des flux démoniaques, critiques, oniriques, comme la grand vague des cinquante ans, celle sur laquelle surfe les fous des océans, celle dont nous ne reviendrons que laminée, brisée, celle dont les embruns sauvages feront à nos cœurs de petite fille, bien des ravages, celle dont les foudroyantes déferlantes seront pour nos vies de femme exigeantes, comme des brise-lames à nos corps dévoyés, non pas soumis mais conquis, de haute lutte acharnée, enfin rassasiée.

La fièvre dorée, délicieusement cambrée, parfaitement huilée, somptueusement ourlée, outrageusement modulée,
divinement pénétrée, propension avouée pour toutes les exagérations, pour toutes les ambitions, pour toutes les canalisations, pour toutes les dépravations, folles à lier de son talent, folles à délirer des jours entiers sur ses courbes rosées, folles assez, pour parfois quémander encore plus de douce folie dans nos petites vies, folles à se faire enfermer pourvu que toujours nous accompagnent quelques accords de sa gratte magique, comme une patte dorée, bien alambiquée, bien orchestrée…

Caliente
Illuna







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