samedi 4 avril 2009

Petit bilan doré...

« Petites pensées à l’aube naissante d’un géant »

Parfois, il m’arrive de penser, un peu nébuleuse, un peu moqueuse, à demi-frondeuse

Que je suis enfin arrivée à la fin de ma dépendance, à la fin de tous mes traîtres mots
Mais c’est sans compter sur ceux qui jaillissent dans la nuit pour une photo, vue bien plus tôt

Que bientôt je ne pourrai plus abreuver ma feuille, de la soif que j’ai sans cesse de lui
Mais à chaque fois, j’ai tort, mon imaginaire est plus puissant que le soleil qui, là-haut, luit

Que je me désespère d’être la proie de pensées oscillant, expiant entre l’impie et l’impure
Mais une petite voix, très sure d’elle, vient alors me titiller : qu’il est bon d’être une ordure !

Que plus jamais je ne connaîtrai une vie sans turbulence dorée, sans agitation ambrée et mordorée
Mais qu’avait donc de si exceptionnelle, ma quiétude d’autrefois, pour que cela agite mes pensées ?

Que je devrais enfin pouvoir tourner la page, que je devrais ainsi pouvoir redevenir sauvage
Mais même en me répétant ce bel adage des dizaines de fois, que tout cela n’est plus de mon âge…

Je finis toujours, inlassablement, par me moquer de moi-même et par me laisser prendre par la main par une douce habitude, que mon cerveau tient pour responsable de ma servitude mais que mon cœur aime l’effervescence de toutes ces turpitudes, mais pas n’importe lesquelles, d’adorables et charnelles, turpides dorées…

Et puis d’autres pensées, toutes aussi nocturnes, m’envahissent et m’entraînent inlassablement vers ses précipices, vers ses inénarrables délices, et de sa dérive, peu à peu, je deviens de mon bourreau, complice et je me retrouve à réclamer moi-même les affres et les détails du supplice… « féconder les oreilles », n’est-ce pas le déguisement subtile de « féconder les orifices » ? Fécondation in vitro, là où le vide et le néant deviennent source intense de vie…


Béquille ou pas, j’ai ainsi l’âme en perpétuelle vrille
Broutille ou pas, j’ai toujours les yeux qui toujours pétillent
Bêtise ou pas, je couvre les pages de cahiers entiers, de mes errances de petite fille
Prise pour une folle ou pas, je découvre avec un bonheur sans cesse renouvelé, les murs de ma ville

Ceux qu’il empreigne à chaque passage, à chaque virage
Ceux qui reflètent à présent son « adoubante » et folle image
Ceux qui me parlent de lui, de ses émouvants et envoûtants rivages
Ceux qui me dessinent ses délicieux et impétueux ciels d’orage
Ceux qui m’abriteront et me protégeront aussi de ces plus fols outrages
Ceux qui patienteront au fil du temps, à la fois si libres et pourtant déjà otages

Ces murs qui briseront le précieux silence
Ces murs qui dispenseront ses blessantes offenses
Ces murs qui crisseront sous bestiale et fatale influence
Ces murs qui poétiseront et flirteront, proche de la démence
Ces murs qui porteront les traces et les stigmates de sa présence
Ces murs qui parleront de cet homme, un peu fou mais de si belle engeance

D’une si belle espérance que l’on se taisait de peur de lui porter ombre
D’une si belle protubérance que l’on s’écartait devant lui, afin que sa lumière jouisse et s épanouisse dans l’ombre
D’une si belle jouissance que l’on la réclamait chaque soir, comme pitance, et j’aime ainsi à me souvenir que j’étais bel et bien du nombre !

Caliente
Illuna





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