jeudi 16 avril 2009

Une petite lueur veille sur ma vie...

«Allume-moi, ombre qui dans ma vie, ne fait que passer…»

Lorsque j’étais petite, je dormais avec une veilleuse, la peur du sombre me hantait
Jamais, maman ne fermait totalement la porte, sinon c’était l’enfer avec qui, je cohabitais

Lorsque le soir venait, il amenait avec lui, le royaume des ombres, des sorcières riaient
Longtemps j’ai mis, avant d’apprivoiser ces noirceurs, ces mystères, fort mon cœur battait

J’avais besoin à mes côtés, d’un gentil doudou, pas encore tout équipé celui-là, mais apte à me calmer
J’avais besoin d’une présence bienveillante, comme celle d’une douce lumière, nounou apte à me protéger

Au moindre craquement, je fondais littéralement, je m’enfonçais dans mon lit, irrésistiblement morte de peur
Pour peu, si je n’avais crains autant la colère paternelle, j’aurais hurlé mais de toutes mes forces, je retenais mes ardeurs

Et puis, en grandissant, j’ai apprivoisé, les fées, les elfes, les korrigans, les maléfices, les sortilèges
En vieillissant, il m’est même arrivé de pactiser avec le noir, devenu complices, j’ai déifié les sacrilèges

En déambulant et me perdant au milieu de la nuit, elle est devenue source de mes épistolaires, amie de mes délires
En écoutant les battements du vent, les craquements des objets, goûtant à l’envol du temps, j’ai découvert le plaisir

Celui d’avoir vaincu mes démons…

Alors, en voyant cette petite lampe de chevet ou de salon au côté de Juline, dans le plus pur style des années seventies
Et encore, bien au côtés d’un artiste intemporel, d’un créatif qui, je l’espère, deviendra éternel, ne faisons pas les choses à demies

Osons, mélanger l’absurde et l’hirsute, osons lécher les babeluttes, osons agiter le turluttes, osons…

Et donc, à la lueur de cette antiquité, je découvre qu’avec le temps, j’ai appris à cultiver d’autres démons
Mais de ceux-là, aucune lueur, aucune lumière ne me protégera, car au pied de cette nouvelle espèces démoniaque, je ne suis plus que frisson

Et celui-là, même s’il ne sera jamais mon doudou, il me semble bel et bien tout équipé, la bête a belle et fière allure
Et de perdre mes moyens et mon âme, je ne suis guère éloignée, rédemption peu probable, de cela, je suis de plus en plus sûre

Et plus dure sera la chute, comme celle de ses reins, cambrure à la Crazy Horse, dorure tatouée en morse…
Et que je déchiffre encore très mal : « Qui s’approche trop du soleil, ne verra plus jamais d’autre merveille ! », à ma vie bien rangée, comme une entorse

Là je sais, sur son torse, cet adorable « Marcel Duchamp », que mille fois, je caresse du bout des doigts
Mais, ici, en ma chair et mon sang, sa dédicace me perturbe, après le fils de Dieu, il se prendrait donc pour le nouveau prédicateur, ma foi ?

Je ne sais qu’en penser, si ce n’est que souvent, je n’ai pas la lumière à tous les étages mais du moment qu’une petite lampe resté allumée… ce sera toujours bien assez pour que mes yeux puissent plonger dans sa substance mordorée, longer ses courbes rosées, m’allonger près de ses cambrures irradiées et me noyer dans les plus insolentes saveurs dorées…

Caliente
Illuna


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